Démocratie, partis politiques et réseaux sociaux

Les réseaux sociaux font peur aux hommes et partis politiques. Les militants politiques ont l’habitude de discuter entre amis ou camarades. Quand parfois ils affrontent le grand public dans des réunions publiques ou dans les mass médias, ils perdent de leurs assurances et s’appuient à leurs camarades et sympathisants pour faire valoir leurs discours cuisinés dans des cercles clos. Pour améliorer leur sortie publique, ils font appel aux spécialistes de la communication.

C’était le schéma classique avant l’internet et notamment avant les réseaux sociaux.

Ce schéma est bouleversé par les réseaux sociaux encore plus que par les mass medias audiovisuels. C’est la totale interactivité qu’offre les réseaux sociaux qui cause des ennuis et des difficultés aux hommes et partis politiques , même au cœur des structures internes des partis.

Le citoyen lambda a maintenant bouche et oreilles et pas seulement des oreilles. Et un petit cerveau qui lui permet par un simple clic de souris, d’accéder à un flot de données sur la vie réelle, dans le pays et ailleurs,
et aussi à un flot de connaissances dans tous les domaines. Le temps de l’étanchéité culturelle, scientifique ou politique est pratiquement révolu. L’embrigadement politique n’est plus aussi facile qu’au 20ème siècle.

Les réseaux sociaux créent presque spontanément des communautés virtuelles qui ont de plus en plus un fort impact sur la vie réelle qui dépasse parfois celui des partis classiquement constitués. Ce fait oblige les partis politiques à s’ouvrir ou à se fermer davantage sur eux mêmes. C’est la décomposition de la scène politique d’un pays. Elle est lente dans les pays ayant une longue expérience démocratique et rapide dans les autres pays.

La jeunesse est massivement présente dans les communautés virtuelles partout dans le monde. C’est là qu’elle apprend la politique et c’est là qu’elle organise des rencontres réelles de toutes sortes. Dans tous les cas de figure, la structure démocratique d’un pays ne peut rester ce qu’elle était au début du 20ème siècle. Comme toute organisation, étatique ou non, politique, économique ou culturelle, tout le système démocratique doit évoluer au rythme Imposé par l’évolution rapide des NTIC. Autrement c’est la rupture totale entre des gererations avec de graves troubles soucieux en perspective.

Le système démocratique actuel doit donc être enrichi de structures complètement interactives et permettre de dresser un tableau de bord social et économique en temps réel et crédible. Ce n’est nullement une tâche facile ni réalisable en quelques mois même dans les pays à forte expérience démocratique . Mais c’est un objectif politique à atteindre pour résister positivement aux aspects négatifs de la mondialisation en cours.

Taoufik Karkar
2021-09-03